#3- Cathedral on fire, 2021, 47” x 34”
This third cathedral was created thinking about Nantes cathedral, which was several times partly destroyed by fires especially in 1972 and 2019. I was there on July 21, 2019 when it started early in the morning and it gave me a huge feeling of grief: a much-used haven was clearly disappearing in front of our eyes. I just allowed my grief to go into the fabric.
Most times the wooden roofs are what is first attacked, the stones keep intact for much longer.The screen printed fabric I used had these bright red and yellow patterns that could represent a raging fire over the roofs and behind the stained glass. I chose complementary and “quiet” greens to compensate for the raucous movement of the red patterns and to represent the more stable stones of the building.
“The night is falling slowly. It shines with a thousand lights, its facade is more splendid than ever and many of us contemplate it, our eyes filled with wonder, because it seems to us that the last rays of the sun are reflected in it. It is however nothing of it, but we did not perceive yet the drama which unfolds before us.
Suddenly, cries of terror spread and resound among the crowd. It looks like a wave which grows, amplifies and ends up breaking in a frightening roar. These thousand fires that we were contemplating have metamorphosed into a thousand frenetic flames that advance in battle order, forming a wall against which we are all powerless. High volutes lick the stones, make their way through the cracks, crawl up to the rose window which shatters in a formidable crash, then escape angrily towards the sky, tinting it with a sinister and oppressive red which offends the sun.
The house of meditation, peace and serenity is burning... and something unexpected happens, because without having consulted each other, the witnesses of this horrible spectacle, all so dissimilar, unknown to each other, are suddenly united by the same thread, both tenuous and powerful, a silent prayer that rises to the sky so that these flames succumb. And this prodigious force thus multiplied opposes the fire, forces it to weaken, to bend. The powerful breath of the firmament is then felt, accompanying bunches of glistening tears that mingle with ours and come to caress the stones to console them before hitting the ground and destroying the blaze.” (text by Cécile Viars)
Cathédrale incendiée, 2021, 117 x 86 cm
Cette 3ème cathédrale a été créée en mémoire de la cathédrale de Nantes, qui a souffert de plusieurs incendies destructeurs, les 2 derniers en 1972 et 2019. J’étais présente le 21 juillet 2019 au matin lorsque l’incendie s’est déclaré et j’ai éprouvé un sentiment de grand chagrin: un pan de notre histoire spirituelle était en train de disparaître. J’ai alors donné libre cours à ma créativité artistique pour traduire ce sentiment “en tissu”.
Ce sont souvent les toits, faits surtout de bois, qui sont détruits en premier. J’ai choisi un tissu imprimé maison avec un motif rouge et jaune assez mouvementé pour faire allusion aux flammes sur les toits et derrières les vitraux, et des verts (couleur complémentaire) assez tranquilles pour compenser le mouvement des rouges, et donner la sensation de la plus grande stabilité des pierres de l’édifice.
“Le soir tombe tout doucement. Elle brille de mille feux, sa façade est plus splendide que jamais et nous sommes nombreux à la contempler, les yeux émerveillés, car il nous semble y voir s’y refléter les derniers rayons du soleil. Il n’en est pourtant rien, mais nous n’avons pas encore perçu le drame qui se déroule devant nous.
Soudain des cris d’effroi se propagent et résonnent parmi la foule. On dirait une vague qui grossit, s’amplifie et finit par déferler dans un grondement effrayant. Ces mille feux que nous contemplions se sont métamorphosés en mille flammèches frénétiques qui avancent en ordre de bataille, formant un mur contre lequel nous sommes tous impuissants. De hautes volutes lèchent les pierres, se frayent un chemin dans les fissures, rampent jusqu’à la rosace qui vole en éclats dans un formidable fracas, puis s’échappent rageusement vers le ciel, le teintant d’un rouge sinistre et oppressant qui offusque le soleil.
La maison du recueillement, de la paix et de la sérénité brûle…et il arrive quelque chose d’imprévu, car sans s’être concertés, les témoins de cet horrible spectacle, tous si dissemblables, inconnus les uns des autres, sont soudain unis par un même fil à la fois ténu et puissant, une prière silencieuse qui s’élève vers le ciel pour que succombent ces flammes. Et cette force prodigieuse ainsi multipliée s’oppose au feu, le contraint à faiblir, à plier. Le souffle puissant du firmament se fait alors sentir, accompagnant des grappes de larmes luisantes qui se mêlent aux nôtres et viennent caresser les pierres pour les consoler avant de frapper le sol et d’anéantir le brasier.” (texte de Cécile Viars)